11/2/2012
L’expérience de Nasser avec les USA est une excellente leçon d’histoire pour les jeunes qui n’étaient pas nés a cette époque-la car c’est primordial pour interpreter les derniers événements survenus entre l’Egypte et l’Amérique.
A l’époque de la Révolution de 1952, l’ambassadeur des Etats-Unis en Egypte était Jefferson Caffery, un diplomate de haut rang. Caffery était connu pour être très favorable à Nasser, qui, avec les Officiers Libres, était considéré comme anti-communiste. Le soutien américain s’était accru après l’incendie du Caire en janvier 1952, manifestation de colère populaire susceptible de mener à une révolution. Les Etats-Unis voyaient en Nasser et les Officiers Libres les garants de la stabilité contre une révolte populaire favorable à la gauche égyptienne. Dès que Nasser est devenu président, il est entré en conflit avec les membres de la gauche et en a arrêté un grand nombre.
En 2 ans, le Secrétaire d’Etat américain, John Foster Dulles a découvert que, malgré la relation privilégiée de son pays avec Nasser, ce dernier n’était pas un pantin. Nasser a refusé de rejoindre le pacte de Bagdad créé par les USA, l’Iran, l’Irak, le Pakistan, la Turquie et la Grande- Bretagne en 1955 pour soutenir les Etats-Unis dans leur guerre froide contre l’Union Soviétique.
La Russie Soviétique et les Etats-Unis courtisaient Nasser, lui offrant aide et soutien militaire. Dulles avait accepté, en principe, d’aider à construire le barrage d’Assouan, un important projet de développement pour fournir de l’électricité et arrêté les crues du Nil. Le Président Nasser a répondu aux deux parties que l’Egypte resterait un pays non-aligné. En d’autres termes, l’Egypte ne rejoindrait pas le bloc de l’Ouest mené par l’Amérique ou le bloc de l’Est mené par la Russie.
La décision de Nasser a indigné Dulles. Les termes qu’il a choisis font date dans l’histoire des relations égypto-américaines. Dulles a affirmé que la neutralité était « immorale » et qu’il revenait à Nasser de choisir entre le bien et le mal. Bien entendu, le « bien » faisait référence aux Etats-Unis et à l’OTAN et le « mal » c’était le bloc de l’Est. En conséquence, Dulles a retiré le soutien américain au barrage d’Assouan, refusé l’aide militaire et bloqué les exportations de blé américain vers l’Egypte.
Dans le même esprit, rappelant l’histoire des relations égypto-américaines, nous ne devrions pas oublier que le Président Général Eisenhower, un des héros de la Première Guerre mondiale, a exigé que les Anglais, les Français et les Israéliens retirent leurs forces d’Egypte lors de l’agression tripartite de 1956.
Le patron de la CIA explique l’hostilité américaine
Après la Guerre des Six Jours de 1967, on a découvert que les Etats-Unis avaient soutenu Israël contre l’Egypte. En 1978, j’ai eu une explication qui faisait le lien entre la guerre de 1967 et l’engagement de Nasser au Yémen.
J’étais à Washington avec le Maréchal Abdel Ghany El-Gamasy, ministre de la défense sous le président Sadate avec qui j’avais travaillé comme conseiller pour l’information pendant la Guerre d’Octobre 1973. Lors d’un diner au Pentagone donné en l’honneur d’El-Gamasy, j’étais assis à coté du patron de la CIA, l’Amiral Turner, qui m’a expliqué la raison pour laquelle les Etats-Unis ont pris le parti d’Israël contre l’Egypte. Sous Nasser, m’a dit Turner, l’Egypte avait agi comme une grande puissance en allant au Yemen et en utilisant les troupes égyptiennes pour construire rues et aéroports. Les Etats-Unis ne pouvaient pas accepte que l’Egypte jouât ce rôle.
Conclusion
Aujourd’hui, lorsque les Etats-Unis s’immiscent dans les affaires intérieures de l’Egypte en prenant le parti du candidat des Frères musulmans et en adoptant une attitude hostile envers le SCAF (Conseil Supérieur des Forces Armées) cela rappelle l’hostilité des Etats-Unis envers le Président Gamal Abdel Nasser dans les années 1950.
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