8/2/2013
Affaiblir la police c’est détruire sa capacité à protéger les citoyens et les institutions. La police est plus que jamais nécessaire pour nous protéger nous et nos familles du nombre grandissant de casseurs dont le comportement est de plus en plus violent et erratique.
En tant qu’homme élevé avec le sens de la discipline et le respect de la loi, je suis effrayé par le mépris témoigné à l’endroit de la police. Je me souviens que dans les années 1940 et 50, si un citoyen attaquait un policier ou arrachait même un bouton de sa veste, la sanction était suffisante pour dissuader tout autre manquement de respect. Nous protégions l’autorité de l’état et la capacité de la police à faire son travail.
Le ministère de l‘intérieur et le ministère public doivent aussi jouer leur rôle pour améliorer leur image. Lorsqu’il s’agit de gérer des manifestations de protestations, surtout celles qui se transforment en émeutes, les policiers doivent recevoir des instructions claires pour être à même de faire la distinction entre manifestants et casseurs.
Puis, une fois ces manifestations terminées, le procureur de la république se doit de donner au public les résultats des enquêtés menées sur la conduite de la police et des casseurs lors des émeutes. A titre d’exemple, le procureur devrait nous donner les résultats des enquêtes sur les morts survenues lors des émeutes contre le verdict de Port-Said, afin de savoir qui a tué les manifestants et les policiers. Ensuite seulement, le gouvernement devrait décider à qui donner réparation.
Quant a l’incident d’Hamada Saber, manifestant montré sur un enregistrement vidéo nu, battu et trainé sur le sol par la police pendant une manifestation anti-Morsi devant le palais présidentiel, le ministère de l’intérieur a assumé une certaine responsabilité, mais pas avant que l’accusé ne soit revenu sur son témoignage initial.
Au début, Saber a déclaré que les manifestants l’avaient attaqué. Cette déclaration, contredite par la video, a conduit beaucoup à penser que les autorités avaient contraint Saber à disculper la police. Peut-être que son témoignage initial avait été acheté avec la promesse d’un travail, un fort aiguillon pour un homme désespéré, sans travail depuis plusieurs mois et incapable même de trouver le plus petit boulot.
Finalement, Saber est revenu sur son histoire et a dit au procureur que la police anti-émeute était responsable. Le ministère de l’intérieur a présenté des excuses officielles et a renvoyé les policiers devant le procureur général pour enquête.
Même après un tel cas, la conduite de 5 policiers ne nous donne pas le droit de généraliser et de juger l’ensemble des forces de police. Au lieu d’user de représailles contre la police, nous devons insister sur le fait que le parti au pouvoir se doit d’encourager les membres de la sécurité intérieure égyptienne à trouver les moyens de différencier les manifestants des casseurs pendant les heurts. Ce n’est pas tache facile, même pour du personnel qualifié.
En ce moment de notre histoire, l’instabilité politique en Egypte est sur le point de détruire l’économie. Sommes-nous si peu au fait de la gravité de la situation actuelle? Avons-nous remarqué que la Communauté européenne ne tient pas ses promesses de prêt et aide du fait des conflits en cours et des troubles ? Avons-nous remarqué que la Chancelière allemande Angela Merkel n’a pas parlé d’annuler la dette de l’Egypte pendant la visite de Morsi en Allemagne, le 30 janvier, comme elle l’avait suggéré auparavant ?
Le tourisme par le passé contribuait par milliards au budget de l’état. Maintenant nous devons faire appel au Fonds monétaire international et aux pays arabes qui nous soutiennent de manière « sporadique ». La seule façon de sortir de ce dilemme est de restaurer la stabilité, même si nous devons recourir à des mesures de sécurité supplémentaires.
Pour encourager le retour des touristes et rétablir la production intérieure, l’Egypte doit être sure et stable. Il n’y a pas d’autre solution pour sauver notre économie de l’effondrement.
traduit d’Al Ahram
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