France Soir 25, 12/1975
« F.S. » La prise d’otages de Vienne peut-elle, selon vous, influencer la position de certains pays arabes au moment où le Conseil de sécurité débattra du Proche-Orient ?
R. – Les deux pays arabes les plus directement intéressés par ces débats sont l’Egypte et la Syrie. Les événements de Vienne ne peuvent que confirmer l’Egypte dans son option fondamentale: aller encore plus vite pour dégager une solution pacifique et éviter les incidents de parcours. Il est vrai que le problème palestinien évolue de façon notable si l’on en juge par la position actuelle des Etats-Unis et par celle de la France. Le président Giscard d’Estaing par exemple, emploie désormais l’expression : « Patrie palestinienne ». Mais plus on se rapproche d’une possibilité réelle de paix, et plus les extrémistes redoublent d’efforts pour bloquer toute solution. La Syrie, elle, recherche avant tout un accord de désengagement (partiel ou non) sur le Golan. Dans cette mesure elle est évidemment hostile aux actions extrémistes. En revanche si on ne peut parvenir à cet accord, la Syrie sera probablement amenée à durcir son attitude. La Syrie attache aussi une grande importance à la place qui sera la sienne dans le cadre d’une solution « globale » dont les Etats-Unis eux-mêmes parlent de plus en plus, de préférence à la « politique des petits pas ».
« F.S. » – L’Autriche va demander l’extradition des membres du commando pour les juger. Pensez-vous que l’Algérie devrait accéder à cette requête ?
R. – Tout en étant attachée au respect de l’exercice public de sa souveraineté, l’Algérie laisse à l’OLP la responsabilité de prendre les décisions dans toute affaire qui la touche directement. En règle générale, l’Algérie estime qu’aucun Etat ne peut remplacer les « pays du champ de bataille », quand il s’agit de décider ou d’agir.
« F.S. » – Comment expliquer que la résistance palestinienne ne puisse pas contrôler l’action de commandos isolés qui la desservent auprès de l’opinion internationale ?
R. – Le contrôle de la résistance palestinienne par les responsables palestiniens est difficile, en raison de la dispersion de ses membres. Par ailleurs, pour ce qui est du principe sacré de l’unité de commandement, la résistance palestinienne y est attachée, mais, pour la faire respecter, elle a opté pour l’emploi de méthodes plus politiques, moins radicales et moins « brutales » que beaucoup d’autres mouvements révolutionnaires.
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