L’Agence centrale pour la mobilisation du public et les statistiques (CAPMAS) – Le Caire
29 juin 2010
Tout d’abord, permettez-moi de vous parler de la relation entre les medias et l’encouragement à l’innovation. J’aimerais commencer par une introduction sur la nature du travail d’information professionnel.
Les medias, de par leur nature, même sont un moyen de rendre compte aux lecteurs, téléspectateurs et auditeurs, de ce qui se passe dans notre vie quotidienne. Dans le Tiers-monde, les medias jouent un rôle important et parfois dangereux pour former la conscience et la pensée des citoyens, positivement ou négativement.
Imaginez seulement le nombre d’heures que chacun de nous passe devant son écran de télévision ? J’aimerais que les instituts de sondage d’opinion soient plus attentifs à déterminer précisément ce nombre d’heures et qu’ils diffusent cette information à tout le monde. En dehors de l’école et de la maison, il ne fait aucun doute que la télévision est devenue une école populaire gratuite qui forme la pensée des jeunes en particulier.
En général, le travail médiatique oscille entre deux attitudes: rechercher la vérité et susciter de façon délibérée le sensationnel. La première attitude vise à chercher la vérité, toute la vérité et rien que la vérité et c’est là le choix idéal. Mais cela n’attire pas des millions de lecteurs, téléspectateurs ou auditeurs. Cela n’attire l’attention que d’une élite minoritaire. La seconde attitude cherche délibérément le sensationnel, ce que l’on appelle « pop-medias » et se taille la part du lion de l’audimat public.
Laissez-moi maintenant imaginer le portrait idéal d’un journaliste professionnel. Pour respecter l’éthique de notre profession, le journaliste en herbe doit collecter et vérifier l’information, il doit faire des recherches poussées avant d’écrire ou de parler. La révolution de l’internet a mis à la disposition des gens sérieux une quantité phénoménale d’idées et d’informations.
Est-ce ce que font les journalistes aujourd’hui? A vrai dire, beaucoup de gens choisissent la facilité et se contentent d’écrire ou de parler, sans vérifier leur information, en vue de créer le buzz. Sensationnel et ignorance sont deux aspects de la même question et n’ont rien à voir avec le vrai travail d’information.
Maintenant abordons le sujet principal, à savoir le rôle des medias pour encourager la créativité et l’innovation, rôle qui revêt plusieurs aspects :
1. Déterminer les éléments susceptibles d’être source de créativité et d’innovation. Ces éléments existent et les medias peuvent jouer un rôle complémentaire à celui exercé par les institutions d’état qui forment des cadres pour travailler dans des domaines qui requièrent créativité et innovation.
2. Rechercher et imaginer les moyens qui pourraient inspirer et motiver la créativité et l’innovation des autres. Ce rôle , du fait de son importance et du fait qu’il demande une grande expérience des medias, est principalement tenu par des professeurs de media expérimentés et des écrivains spécialisés.
3. Les organisations des medias et le syndicat des journalistes pourraient organiser régulièrement des séminaires avec des experts en créativité et innovation, ainsi qu’avec certaines personnalités publiques, pour envisager un cadre plus large de service à la société et contribuer à son développement.
4. Les medias font les stars. J’aimerais aussi qu’ils mettent en lumière la créativité et l’innovation qui existent déjà, pour contrebalancer le rôle négatif créé par les stars médiatiques de la corruption et de déviance.
Je dois dire que bon nombre de journalistes ne sont pas qualifiés pour soutenir et/ou encourager les cadres de créativité et d’innovation et c’est pourquoi j’inviterais le ministre du développement administratif à mettre sur pied des cours de formation dans ce domaine. Sans hésiter, je dirais que le Dr. Ahmed Darwish est qualifié pour jouer ce rôle car il est à la fois créatif et innovateur. Je constate également qu’il a un sens aigu de l’information.
Je ne puis parler de créativité et d’innovation sans rendre hommage aux remarquables avancées faites par le secteur des technologies de l’information et des communications sous la direction de Dr. Tarek Kamel. Le succès remporté dans ce secteur est devenu la norme qui distingue pays développés et pays en voie de développement. En toute objectivité, je voudrais dire que le statut avancé en matière de technologie des communications et de l’information est tout à l’honneur de ceux qui humblement ont assumé cette responsabilité, fidèles en ce à quoi je crois sincèrement, à savoir que « L’Égypte ne nous doit rien. C’est nous qui lui devons tout.
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