Al Akhbar, 19/12/2008
Samedi :
Lorsque je passe en revue mes anciens souvenirs du Grand Baïram, au sein de ma famille et de mon entourage à Tanta, avec toute la chaleur de l’affection qu’ils comportaient et lorsque je me rappelle les visites de mes anciens camarades de l’école primaire copte, je me réjouis à l’exception d’un seul, celui de l’égorgement du mouton, que je ne parvenais pas à observer, d’autant plus qu’il faisait partie des animaux que je chérissais. Depuis ce jour, je m’abstenais de consommer la viande au cours de mon repas de fête et je me contentais d’une portion minime par respect des rites imposés par la « Sunna », que je mangeais avec le dos de la cuillère.
Depuis ma tendre enfance, je profitais des vacances du Baïram pour m’adonner au plaisir de la lecture. Cette année, j’avais rassemblé pendant les mois derniers tous les écrits et les propos (soit nationaux ou étrangers) sur la situation, passée et actuelle au Sinaï. De là, a germé dans mon esprit l’idée de l’importance de la création d’un Centre au Sinaï pour la Stratégie de la Paix. Entre hier, aujourd’hui et demain.
Dimanche :
L’idée de créer un Centre pour la Stratégie de la Paix ne m’a guère abandonné. Comme d’habitude, j’ai commencé à planifier pour le projet. Je l’ai même couché sur papier de peur d’en oublier quelques éléments. Depuis l’aube de l’histoire, Sinaï a acquis une importance stratégique. Toute agression contre cette presqu’île constitue une menace de la paix de l’Egypte et la protection de ses frontières septentrionales est une sauvegarde sa sécurité nationale. Cependant, suite à la signature du traité de paix, cet accord signifie que la bataille d’Octobre constitue la fin des hostilités dans la région. Il faudrait plutôt changer le concept de la paix en une pensée stratégique, la sauvegardant par des objectifs bien précis. Il faudrait réfléchir ensemble à tous les procédés efficaces et durables et en vue de la protéger.
Pour renforcer l’efficacité de cette paix, il faudrait exclure toute velléité d’en faire un document de pure forme contre l’intérêt de l’Egypte. Avant de chercher à élucider les rapports de la stratégie de la paix au Sinaï avec les impératifs actuels, il faudrait penser à l’incorporer à un Centre pour la Stratégie de la Paix. Je dois aussi mettre au clair sa relation entre le discours de Mr. le Président, qui a déclaré devant les deux cercles parlementaires (l’Assemblée du Peuple et le Conseil Consultatif). Dans ce discours, il a signalé sa responsabilité de protéger la sécurité nationale de l’Egypte. On en déduit le lien étroit entre la stratégie de la paix et la protection de la sécurité nationale de l’Egypte. Passons maintenant au sujet du projet de la création d’un Centre pour la Stratégie de la Paix au Sinaï ainsi qu’à ses fondements.
Lundi :
Un sujet rationnel Dès le début, j’ai senti la différence entre (l’appel) à la paix et la (stratégie) de la paix. Le premier est un appel moral, préconisé par les prophètes et les messagers. Il représente aujourd’hui les valeurs communes à toutes les religions et à toutes les convictions spirituelles. Valeurs, qui devraient être inculquées aussi bien aux enfants qu’à la jeunesse au cours de leur formation. Cette préoccupation a trouvé des échos dans la fondation féminine pour la paix constituée à Genève par la femme du Président, qui est devenue un symbole universellement respecté.
Cependant, la stratégie de la paix constitue un sujet rationnel lié à la sécurité nationale, à l’économie, aux informations et à la méthode scientifique, liant ces divers éléments. C’est en premier lieu un centre de recherches et d’enseignement de la signification de la stratégie de la paix au Sinaï. En outre il aurait pour mission : présenter à l’Etat des études et des propositions servant les objectifs stratégiques de la paix et de la sécurité nationales.
Mardi :
Sinaï et le monde Au fil des jours, j’ai commencé à réfléchir au rapport entre ce Centre et le monde étranger. Ainsi, je suis parvenu à un troisième objectif du projet. Vu sa situation géographique ce centre se trouve dans une région névralgique qui fut tour à tour le théâtre de la guerre et de la paix tout au long de l’histoire. C’est pourquoi il doit avoir des rapports de coopération avec les centres similaires d’études, de stratégie, d’enseignement de la paix dans les universités du monde. La compétence de ce centre devrait s’étendre à :
A) l’étude de la situation économique au nord du Sinaï ; cela aurait un effet direct sur sa stabilité dans cette région.
B) l’étude des conditions sociales et humaines des tribus du Sinaï surtout celles dont une partie vit sur les territoires égyptiens et l’autre vit en Israël depuis les temps les plus reculés. La première étant de nationalité égyptienne alors que la deuxième est de nationalité israélienne, voire des soldats au désert de Néguev.
C) l’étude de l’impact des remous politiques et des fluctuations politiques au secteur de Gaza, ainsi que les éventuelles incursions entre les clans palestiniens sur Al-Arich au nord du Sinaï.
D) l’étude, sur une plus large étendue, de l’intérêt porté par l’opinion publique internationale, les organisations internationales, et les institutions à l’étranger, à l’importance de la paix entre l’Egypte et Israël.
D’autre part, l’évolution des relations israëlo-palestiniennes et bien-entendu, l’impact de toutes ces considérations sur la paix régionale, européenne et internationale. La paix est une part de la mondialisation.
Mercredi :
Les idées, qui se sont poursuivies, ont débouché sur le profit que tirerait ce Centre des accords avec ses homologues dans le monde, afin de s’incorporer dans un système mondial spécialisé dans l’étude des stratégies de la paix.
Jeudi :
Un enfant prometteur à Al-Arich Il était normal de prévoir que ce Centre représenterait pour moi la naissance d’un futur enfant. Il était donc normal que je pense à lui préparer un berceau propice. Il n’est de meilleur endroit qu’El Arich. On ne pouvait trouver mieux, pour héberger un centre de si haut niveau scientifique, que l’Université du Sinaï. Mr. Hassan Rateb, édile du Sinaï, lui avait choisi Al-Arich pour capitale. Cette Université qui a choisi parmi toutes les spécialisations, les secteurs scientifiques les plus avancés sur le plan international, a été honorée de la visite de l’épouse du Président, le 16 mars 2008. Madame Moubarak a fait part de son émerveillement et de son appréciation pour l’originalité du centre. Elle a également salué l’équipe des enseignants et des dirigeants de cette université.
Vendredi :
Vieillards et jeunes Par association d’idées, je prévois que cette Université avec son Centre de la Stratégie de la Paix au Sinaï devraient être le siège de rencontres internationales, groupant des savants, des professeurs et des chercheurs dans le domaine des stratégies de la paix, ainsi que les hautes personnalités politiques, économiques et militaires, sous la forme d’une conférence annuelle. Mais il y aura également sur le plan international, un siège de haut niveau pour la jeunesse de l’université du Sinaï à Al-Arich. Cette manifestation serait une occasion pour la connaissance et le rapprochement humains, à l’instar du Centre pour la Paix déjà fondé par la femme du Président à Genève, ainsi que l’institution mondiale « People to people »fondée par Mary Eisenhower. Ainsi, le travail académique rejoindrait le dialogue populaire au service de la paix. Qui donc pourrait transformer ce rêve en réalité ? C’est la même personne qui a fondé l’Université du Sinaï, et qui a choisi l’industrialisation comme processus pour son développement. Ce frère et ami, le Dr. Hassan Rateb, est la seule personne que je sollicite pour cette métamorphose.
Leave a Reply