Al Akhbar, 23/01/2009
La disparition des bidonvilles à Louxor était une histoire sans fin, c’est devenu réalité en dépit des protestations, et rebellions contre la réforme
Jeudi :
Depuis une dizaine d’années, je voyage à Assouan, pour y passer les vacances de Noël et assister à la fête du nouvel an à l’hôtel Old Cataract. J’y invite certains européens et amis égyptiens, ainsi que mes amis, Dr Abdel Aziz Hégazi, l’ex-Premier Ministre, et sa femme Esmat décédée aujourd’hui dont le sourire, pendant plusieurs années, a illuminé nos séjours à Assouan. Cette année, j’ai décidé d’aller à Louxor avec ma famille et mes amis, pour découvrir de près le changement radical qu’elle a subi grâce à la main réformatrice du ministre, le général Samir Farag, Maire de la ville de Louxor. J’ai tenu instamment à inviter mon cher frère et ami, D. Abdel Aziz Hégazi et une ex- ambassadrice de la Communauté Européenne, à qui on doit le succès de plusieurs projets de développement en Egypte, Le plaisir des yeux.
Vendredi :
Dès le premier pas à Karnak, j’ai remarqué la disparition totale des taudis qui s’y trouvaient. L’image de Karnak embrassait celle du Nil immortel. Aujourd’hui, à l’œil nu, on peut de Karnak, rive Est, voire la Vallée des Rois rive Ouest. La disparition des bidonvilles à Louxor représente la volonté inébranlable d’exécution, qui fait fermement face aux protestations, à la rébellion contre la réforme, on préférait le recours aux solutions faciles, à savoir laisser les choses en l’état sous le prétexte destructeur : pas de vague. Ce réformateur a agi avec humanité : il a relogé les habitants de ces bidonvilles qu’ils devaient quitter, depuis des dizaines d’années, dans de nouveaux logements.
Ces derniers se caractérisent pour leur propreté, ils peuvent y exercer tranquillement leur métier pour gagner leur vie. Une autre surprise nous attendait quand nous sommes allés sur la rive Ouest : nous avons vu la plus grande opération de sauvetage de notre patrimoine, à savoir la construction du nouveau village d’Al Gourna qui accueillera ceux qui avaient vécu, pendant des dizaines d’années, au-dessus de nos trésors. Certains se sont permis d’en faire trafic, ou les montrer aux touristes chez eux, comme si l’histoire de l’Egypte avait été privatisée.
Ainsi, le Général Samir Farag a rendu aux Egyptiens leurs symboles historiques. En route vers la Rive Ouest, nous avons traversé le Nil sur un pont qui est considéré comme une œuvre d’art. Nous avons vu, autour d’Amon et de la vallée des Rois, les monuments les plus importants, tous clairement visibles. Des efforts ardus ont été déployés pour sauver cette région des infiltrations de l’eau souterraine qui menaçaient l’avenir du trésor monumental; Que Dieu pardonne à ceux qui ont négligé cela depuis de longues années !.
Avant de quitter Louxor, nous avons visité le musée Moubarak, où notre patrimoine est documenté, permettant ainsi au visiteur de regarder, à partir d’une grande salle, un panorama de Louxor, et les époques de civilisations qui se sont succédées en Egypte. Le jour de mon départ, j’ai rencontré le Général Samir Farag, qui m’a fait part des efforts sociaux et éducationnels déployés pour les citoyens de Louxor.
Et pour écouter, aussi, les plus beaux souvenirs scolaires tels que le lever du drapeau, le chant matinal et la musique : bonnes habitudes de nouveau à l’école. Chaque matin, il fait, lui-même une visite aux écoles pour les inspecter, et s’assurer de l’attachement de nos enfants au drapeau égyptien afin de semer en eux le sens de la « citoyenneté ». Un salon culturel français flottant.
Samedi :
Au dernier jour de notre séjour à Louxor, nous avons été invités sur un bateau de luxe qu’on appelle «Dahabya», appartenant à une dame française, Mme Brigitte Guichard. Elle a choisi Louxor pour résidence hivernale, où elle passe quatre mois chaque année. Quand nous sommes arrivés chez elle, Dr Abdel Aziz Hegazi, l’ambassadrice Francine Heinrich et moi, avons trouvé Mr Jean Félix-Paganon, l’Ambassadeur de la France et son épouse, Marie-Hélène, et une autre personnalité dont l’histoire professionnelle est attachée au Club Méditerranée : Alain Fouquet considéré comme un ami des ministres, des écrivains et des artistes français et égyptiens. Il a beaucoup d’histoires intéressantes qui peuvent remplir le temps de plusieurs soirées.
Quant à Mme Guichard, elle est une femme qu’on peut qualifier d’une femme de bonne famille ; son accueil est généreux ; son bateau décoré avec goût, Il y avait aussi deux archéologues, l’un est français, Leblanc, l’autre égyptien, l’ingénieur Hassanein. Mme Guichard a demandé à mon ami Hussein Salem, qui a fait de Movempick (Jolie Ville), un paradis sur terre dont se suffirait celui qui sera privé du paradis de l’au-delà-, de donner à son bateau un emplacement devant (Jolie ville). Je le conseille d’accepter à condition que ce soit une place exceptionnelle, où pourront être invités seulement les Présidents qui visiteront Louxor.
Avant notre départ, nous avons eu le plaisir de voir l’aéroport de Louxor. « Ce que je vois maintenant est plus beau que plusieurs aéroports des villes européennes, que j’ai visitées » s’écria l’amie, ex-ambassadrice, Francine Heinrich. La Haute Egypte retrouve son âme.
Dimanche :
Dr Abdel Aziz Hégazi, Président de l’Union des ONG en Egypte, a profité de notre séjour à Louxor, pour visiter Qena et assister à la séance inaugurale de la première session visant à entraîner les citoyens de la Haute Egypte, de Qena, de Louxor, de Sohag, et Assouan à coopérer avec les autorités donatrices des subventions pour les activités de la société civile.
Je n’ai pas osé être franc dans le discours que j’ai prononcé devant le Gouverneur, le Général Magdi Ayoub, avant d’arriver à Qena, de peur de découvrir que les efforts déployés par l’ex-gouverneur Adel pour la propreté de Qena aient été anéantis. En traversant la ville de Qena, nous étions étonnés, le Docteur Hegazi et moi, en disant en même temps : « Qu’est-ce qu’il y a ? Est-ce que nous sommes en Suisse?» Ceci signifie, qu’à côté du souci que les établissements exécutifs accordent pour continuer le chemin, il y a une opinion publique, ayant une conscience, qui par son comportement répond par sa conduite à une politique ferme et rigoureuse.
Quant à la deuxième surprise, elle réside dans les interventions des citoyens de la Haute Egypte pendant le colloque – que le gouverneur a organisé en coopération avec le Président de l’Union Régionale des Associations Civiles et le député du Conseil Consultatif, Abdel Fatah Donqol – qui se caractérisent par une grande conscience et un niveau soutenu de la langue arabe. Dr Hégazi était accompagné, dans sa visite à Qena par l’équipe de travail de l’Union Générale, représentée par Dr Hanan El Guindi, directrice du projet de la subvention de la fédération générale des associations et des institutions civiles. Ce projet est financé par l’Union Européenne (E.U) et l’UNDB en coordination avec les docteurs Ahmed Latif et Sayed Hamoud, le coordinateur opérationnel du projet, et enfin le gouverneur, le Général Magdi Ayoub.
Nous nous sommes arrêtés pour visiter le mausolée d’un des Aimés d’Allah que j’ai souhaité visiter depuis des années, celui du Cheikh Abdel Rehim Al Qenawy. L’Imâm de la mosquée nous a dit que ce Cheikh était venu du Maroc, à l’instar du Sayed Al Badawy à Tanta, Sidi Al Moursi Abou Al Abbas, à Alexandrie, et d’autres marocains qui sont venus en Egypte pour s’y installer définitivement en sécurité, en quiétude et bénédiction, après leur retour du pèlerinage.Avant de quitter Qena, nous avons visité le palais des congrès, qui a été construit au bord du Nil, de style moderne.Il sera inauguré très bientôt. Matrouh et l’ambition du développement
Lundi :
La Plage de l’Amour et du développement commencent à partir de Matrouh et se termine à Saloum, à la frontière avec la Lybie. Combien j’étais content de ma visite au gouvernorat de Matrouh ; je n’y été jamais allé. Je n’ai aucune idée, hormis la chanson de la belle Diva, Laila Mourad, dont se souvient toujours notre génération, « Ô, Voyageur qui quitte et oublie son amour, racontez-lui oh! Vagues de Matrouh, le cœur, qui passait la nuit, blessé, à cause de la cruauté du bien aimé. » Les paroles des chansons de cette époque étaient bienséantes et tendres. Elles sortaient du cœur et touchaient les cœurs, sans aucune violence.
En effet, j’ai vu à Matrouh, la belle couleur bleue de la Méditerranée, face à la plus belle plage de l’Egypte. Ce qui m’a vraiment donné grand plaisir, ce fut ma rencontre avec le général Saad Mohamed Khalil, gouverneur de Matrouh. Il m’a parlé des plans d’avenir pour le développement de la région. S’il est vrai que nos forces armées ont offert à l’Egypte une dizaine de ses hommes pour travailler dans le domaine civil, le général Saad Mohamed Khalil est un de ces hommes. Egalement, le Général Samir Farag en est un brillant exemple. Général Mounir Chache, ex- gouverneur de l’Arich, le Général Samir Youssef, ex-gouverneur d’Assouan, ainsi que d’autres exemples qui les ont précédé. Ils ont donné l’exemple vivant des capacités et de la performance singulière.
En effet, parler de ce que le Général Saad Mohamed Khalil a planifié et réalisé mérite un article entier. Je me contenterai cette fois-ci de parler des axes de développement les plus importants à Marsa Matrouh, choisis par cet homme. Normalement, l’objectif le plus prépondérant est le développement du tourisme et la multiplication du nombre de touristes, pour augmenter les offres d’emploi.
D’ailleurs, l’ouverture de l’aéroport de Matrouh et l’accueil des avions charter, les avions express, au rythme de 7 avions par semaine, a un grand impact sur l’affluence des touristes arabes et étrangers. Transformer l’aéroport de Siwa, un aéroport civil est en cours, pour y promouvoir le mouvement touristique. En outre, le Général Mohamed Khalil accorde un intérêt extraordinaire à l’enseignement, convaincu qu’il est de l’importance du développement humain. Il a réussi, en coordination avec le Ministère de l’Enseignement Supérieur, à inaugurer une filière de l’Université d’Alexandrie, à Matrouh qui comprend les thèmes liés à Matrouh tel que la métallurgie, les sciences pétrolières, le tourisme, l’étude des soins infirmiers, et la médecine vétérinaire. J’ai été ravi d’apprendre qu’elle commencera à fonctionner l’année prochaine.
A côté de la filière de l’université d’Alexandrie, des mesures ont été prises afin de fonder une université privée, au sud d’El Alamein. D’ailleurs, on a alloué un terrain pour y construire le campus. Les responsables à Matrouh accordent un grand intérêt à la dimension sociale et sanitaire. Actuellement, on est en train de moderniser cinq hôpitaux, au niveau des services, des cadres, des appareils et des équipements, en plus, la construction d’un nouvel hôpital à la ville de Hammam.
Matrouh a de la chance que l’Oasis de Siwa y soit rattachée. Celle-ci ayant une force extraordinaire d’attraction pour les étrangers qui aiment bien séjourner dans une oasis qui adopte un système touristique moderne basé sur la protection de l’environnement sans électricité, de telle sorte que les gens retournent aux coutumes d’antan : dormir au coucher du soleil et se réveiller au lever. Cette oasis est également une région de tourisme thermal.
En matière de tourisme, cet homme a une vision stratégique : développer des projets à Saloum, aux frontières de la Lybie, ainsi que négocier avec des investisseurs qui ont un bon historique de réussites. Cela signifie que sa vision du développement à la région est globale. Elle commence à Matrouh et se termine à Salloum, le développement étant bénéfique à tous.
Enfin, le développement des stations de dessalement de l’eau de mer, le long du littoral nord est un des objectifs envisagés par le gouverneur. A l’Est de Matrouh, leur capacité productrice sera de 30 mille mètres cube, et de 120 à 220 mille mètres cube, au sud d’El Alamein. En fait, deux éléments ont attiré mon attention, dans la personnalité du général Saad Khalil.
Le premier est son extrême fiabilité chez les géants de l’investissement dans cette région. Ceux-ci ont un conseil consultatif au gouvernorat qui met son opinion et son expérience au service des projets du développement. A la tête de ces investisseurs, citons Ibrahim Kamel et Mahmoud El Gammal.
Le second, cet homme a une qualité exceptionnelle à savoir préférer écouter plutôt que parler constamment de ses réalisations, pourtant ce qu’il a fait en peu de mois depuis son arrivée dans cette région mérite qu’il en soit félicité.
D’autre part, l’Association « Europe-Egypt » pour l’Information Economique, avait déjà accordé un intérêt à l’étude des projets gigantesques en Egypte, tel que Tochka, la rivière d’El Salam, et les projets de communications ; elle envisage la tenue d’un colloque à Marsah Matrouh, portant sur les perspectives du développement et le rôle du secteur privé. Enfin, les vacances de Noël m’ont donné l’opportunité de traverser les provinces d’Égypte de l’ouest au sud. L’Egypte a retrouvé son âme grâce à des gens qui ont choisi avec intelligence et volonté la voie de la prospérité pour l’Égypte et son peuple.
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